La corde à danser
La corde à danser
La corde à danser
Nancy, la stagiaire du cégep de Jonquière, a apporté des cordes à danser aujourd'hui. Lorsqu'elle les distribue, elle prend bien soin de dire aux enfants que ceux qui n'en ont pas tout de suite en auront une à l'autre tour. En rappelant cette consigne, elle prend le temps de regarder dans les yeux chaque enfant pour voir si chacun a bien compris. Ce matin (voir les séquences suivantes : Le concours de cerceau, Le concours de cerceau 2, La course dans les poches, La course dans les poches 2), elle s'est rendu compte que les enfants réagissaient vivement aux prix rattachés à un concours. Elle essaie de réajuster son tir, en prenant soin de ne pas répéter son erreur, c'est-à-dire en favorisant un jeu plus axé sur l'exploration. Mieux vaut laisser l'enfant en compétition avec lui-même, afin qu'il essaie de dépasser son propre nombre de sauts à la corde. Les enfants intéressés par la corde à danser sont majoritairement des filles. Seul Antoine O. en veut une. Il est encore jeune et il ne fait pas de différence entre le jeu des filles et celui des garçons. Malheureusement, ce matériel n'est souvent utilisé que par les filles dans les cours d'école; les garçons préfèrent jouer au ballon. Mais à l'âge adulte, plusieurs hommes font des sauts à la corde pour augmenter leur rythme cardiaque dans le cadre d'un entraînement cardiovasculaire! Dommage que les garçons ne soient pas intéressés par la corde à danser, car elle permet de développer la psychomotricité. L'éducatrice pourrait présenter cette activité de façon plus compétitive, comme une activité de défi pour développer la forme physique. Les boxeurs le font bien pour améliorer leur performance...
Pour réussir à sauter à la corde, l'enfant met en jeu sa motricité globale en maîtrisant le saut et en ajustant son mouvement à celui de la corde. Cette coordination particulière des grands groupes moteurs est appelée « adaptation spatiotemporelle ». Plus l'enfant vieillit, plus il est facile pour lui de sauter à la corde. Ici, Antoine O. et Emmanuelle S. ont un peu de difficultés à réussir tous les sauts, mais pour Élisabeth D., c'est plus facile. Elle est même capable de faire de tous petits sauts sans que ses pieds se prennent dans la corde, la preuve qu'elle a beaucoup de pratique et d'expérience dans le domaine. L'éducatrice peut aussi aider les enfants qui ont de la difficulté en sautant elle aussi (ils peuvent observer sa façon de faire) ou en leur donnant des trucs : par exemple, éviter de pencher la tête et le corps vers l'avant, rester bien droit et se concentrer sur le passage de la corde sous les pieds. C'est avec de la pratique que l'enfant améliore sa performance. Et lorsqu'il maîtrise mieux ses sauts, souvent il les accompagne de chansons, énumère les mois de l'année, etc. La grande corde à danser est aussi un beau jeu de groupe.
Caméraman : Guillaume Tremblay