On s'en va dehors
On s'en va dehors
Diane décide d’aller dehors avec les bébés. Ce n’est pas évident de sortir avec tout ce petit monde! Mais le fait de concevoir l’habillement comme une activité permet à l’éducatrice de changer sa philosophie du « vite, il faut que je me dépêche ». Même si habiller cinq poupons prend beaucoup de temps, cela ne nuit à aucun groupe. Il faut voir le fonctionnement de la pouponnière comme différent de celui des autres groupes d'enfants. En premier, Diane va chercher tous les vêtements dans le vestiaire. Celui-ci doit être situé de préférence à l’extérieur de la pouponnière, pour éviter le va-et-vient des personnes étrangères et des parents et prévenir les accidents ou la propagation des microbes. Un petit doigt est si vite écrasé et une gastro si vite attrapée! Lorsqu’elle s’éloigne des bébés, Diane les prévient et elle leur parle à partir du vestiaire. Cela les rassure. Diane donne à mesure les vêtements respectifs à chaque bébé, et ceux-ci s'entraînent à s’habiller. De cette façon, elle limite leur temps d’attente et ils peuvent développer leur autonomie. Amélie D. se regarde dans le miroir, elle se montre avec son doigt en disant « bébé ».
À cette période de son développement, le bébé ne fait pas le lien entre lui et l’image du miroir; pour Amélie D., c’est tout simplement un bébé et non Amélie D. Vincent L. essaie de mettre ses bottes; c’est difficile, car la distance qui sépare le pied et la botte n'est pas facile à évaluer! Marie-Laurence est très bonne, elle réussit à mettre son chapeau toute seule et elle a même l’intention de l'attacher. Elle prend les deux cordons et essaie de les nouer. On entend au loin Amélie D. dire « a pas capable ». Mais elle est capable de dire... ce qu’elle n’est pas capable de faire! Son langage se développe de jour en jour et Diane est encore plus en mesure de décoder ce qu'elle veut. Diane chante la comptine de l’habillage. Cela favorise le développement du langage et l'acquisition du concept d'habillement, tout en constituant un moment agréable et stimulant. Pour commencer, Diane met les pantalons de tout le monde ainsi que les bottes. Elle demande de l’aide et Lise, la fée marraine qui apparaît lorsqu'on a besoin d'elle, vient à sa rescousse. Lorsqu’il y a du soleil à l’extérieur, Diane met de la crème solaire à tous les poupons. Elle en profite d'ailleurs pour nommer les parties du visage à l’enfant. Diane demande la collaboration d’Amélie D.: « Amélie, est-ce que tu es capable de me donner l’autre botte de Vincent? » Puis elle la remercie. De tels petits mots de politesse sont importants, ils doivent devenir un automatisme chez l’enfant. Ensuite, Diane met les chapeaux de tout le monde et les manteaux. Elle s'occupe des mitaines en dernier afin que les petits doigts puissent poursuivre leurs explorations. De plus, ainsi, les bébés risquent moins d’avoir chaud et de se fatiguer d’attendre. Enfin, Diane amène les poupons avec elle dans le bureau pour mettre son manteau. Elle prend bien soin de refermer la porte pour garder tous ses petits poussins avec elle.
Caméraman : Sébastien Pilote